Non-Fiction, LGBT Studies, Social Sciences, French, Française, Suicide, European 

Cette étude sur le suicide des jeunes homosexuel(le)s et bisexuel(le)s repose sur une définition de celui-ci comme problème public et produit de l'homophobie d'une société toute entière tournée vers la norme hétérosexuelle. C'est dans la difficulté pour les adolescent(e)s à réduire les tensions propres à des préférences qui doivent le plus souvent demeurer cachées vis-à-vis des pairs et des parents que la pulsion suicidaire trouve son principe. Une première partie offre une revue de la littérature permettant d'évaluer l'ampleur du phénomène et les interprétations concurrentes; dans la partie suivante, et cette fois-ci en s'appuyant sur de larges extraits d'entretiens, les auteurs démêlent, de manière fort claire, les facteurs sociaux du geste suicidaire en s'appuyant sur une grande diversité de profils (i. e. d'orientations socio-sexuelles). Enfin, une troisième partie, la moins convaincante, pose la question des fondements de l'homophobie, en rendant compte des travaux de plusieurs chercheurs (par ex. Daniel Welzer-Lang ou Maurice Godelier). Ce livre vient à point rendre compte d'un phénomène généralement éludé dans les études sur le suicide et sur lequel les données quantitatives manquent encore cruellement. On regrettera pourtant, avec le préfacier, que l'épidémie de sida et les transformations dont elle a été et est encore porteuse au regard de l'entrée des adolescents dans la sexualité, demeure en dehors du champ de l'étude ainsi que la place très limitée, à l'image d'autres études, accordée aux bisexuels. Prof. Olivier Fillieule, Institut d'Etudes Politiques et Internationales, Université de Lausanne (septembre 2003).